Le manque de perspectives et les inégalités sont source de tensions et de conflits souvent violents. La Facilité envisage d’apporter une réponse tridimensionnelle qui vise la promotion de la paix, la prévention des conflits et le développement :
Au regard du contexte de la région sahélienne, il est important de pouvoir réagir de manière flexible et adaptée aux changements. Par ailleurs, les partenaires sur le terrain ont besoin de garanties quant à la durabilité du financement afin de pouvoir créer des structures dont les effets sont pérennes. C’est pourquoi la Facilité propose une nouvelle approche du financement, fondée sur une collaboration étroite entre les bailleurs de fonds, les organisations chargées de la mise en œuvre des programmes et les communautés locales. Cette approche est…
- …axée sur les opportunités et les perspectives : La Facilité met en valeur le potentiel social et économique de la région et crée de nouvelles opportunités, particulièrement pour les jeunes, grâce à un ensemble de mesures inclusives, complètes et interdépendantes.
- …ciblée : plutôt que de multiplier les interventions dans diverses zones, la Facilité préfère limiter ses financements à des zones géographiques définies en vue d’un plus grand impact.
- …participative : le groupe cible et les acteurs locaux (autorités locales, secteur privé, société civile) gardent le contrôle direct sur toutes les activités liées à l’analyse des besoins et des potentiels de leur région, à la conception et à la mise en œuvre des mesures, ainsi qu’à l’opération et à la maintenance.
- …coordonnée : les autorités publiques à tous les niveaux (supranational, national, régional et local) sont étroitement associées à la conception et à la mise en œuvre des activités, leur renforcement étant un objectif explicite de la Facilité. La Facilité s’appuie également sur les mécanismes de coordination déjà existants du G5 Sahel et de l’Alliance Sahel.
- …agile : la programmation répond aux exigences de l’approche adaptative, c’est-à-dire qu’elle doit permettre de s’adapter aux fréquents changements plutôt que de suivre un plan prédéfini. La Facilité s’engage financièrement sur plusieurs années sans prédéfinir les mesures concrètes à mettre en œuvre. Elles seront, par la suite, développées de manière progressive, et ce, en fonction de l’évolution des besoins du groupe cible.
Les programmes sélectionnent, élaborent et mettent en œuvre les mesures conjointement avec les structures publiques et les communautés locales. Dans chaque région, les communautés créent une vision commune des changements nécessaires. Elles peuvent envisager d’améliorer les infrastructures et les services sociaux et économiques, ainsi que de créer des opportunités de revenus aussi bien dans les secteurs traditionnels (par ex. l’agriculture, l’élevage, l’artisanat) que dans les secteurs émergents et prometteurs (par ex. le numérique). Il est essentiel que les communautés locales participent de manière inclusive à toutes les étapes du cycle de vie du programme, car les processus participatifs – plus encore que les mesures elles-mêmes – sont la clé de la cohésion sociale. Dans le même temps, une coopération étroite avec les autorités locales, régionales et nationales renforce la présence de l’État et la durabilité des effets des programmes.
Les programmes seront mis en œuvre dans les zones les plus fragiles et reculées des pays du G5 Sahel, souvent confrontées à des conflits latents ou se trouvant dans une situation post-conflictuelle. En même temps, ces régions doivent présenter un certain degré de stabilité et d’accessibilité pour une mise en œuvre réussie des activités. Il n’est pas requis qu’une région de programme corresponde nécessairement aux limites d’une unité administrative, elle peut couvrir plusieurs (parties de) territoires administratifs, voire s’étendre à d’autres pays (zones transfrontalières). Au sein des zones d’intervention sélectionnées, les programmes s’adressent d’abord aux zones les plus stables et « développées », pour ensuite s’étendre aux communautés voisines (« approche par grappes »).
Le Conseil Stratégique choisit les régions des programmes en concertation avec les principales parties prenantes de la Facilité et d’autres experts. Bien qu’il s’agisse d’un processus indépendant, il prend en compte les stratégies de coordination existantes, notamment celles du G5 Sahel et de l’Alliance Sahel. Les critères de sélection suivantes sont respectés lors du processus :
- Priorités de développement des membres du Conseil Stratégique et des Etats membres du G5 Sahel
- Lacunes, i.e. région n’est pas encore suffisamment couvertes par des programmes de développement similaires.
- Ne-Pas-Nuire pour ne pas créer de tensions entre ceux qui bénéficient du programme et ceux qui n’en bénéficient pas.
- Région défavorisée du pays
- Potentiel suffisant pour créer des opportunités économiques et sociales, en particulier pour les jeunes.
La Facilité organise un ou plusieurs appels à proposition par an, couvrant chacun une région spécifique sans toutefois prédéfinir de domaine thématique. Des (consortiums d’) ONG actives dans la région sont invitées à soumettre leurs propositions, devant détailler la manière dont l’approche programmatique de la Facilité sera appliquée, et fournir des informations sur leurs capacités à adéquatement mettre en œuvre le programme soumis.
En étroite collaboration avec la communauté et les structures gouvernementales compétentes, l’ONG réalise les programmes et est chargée d’identifier et de gérer les contrats avec les différents partenaires et prestataires de services (par exemple, les entreprises locales). Dans chaque région, le programme peut être complété par un bloc supplémentaire de mesures à fort potentiel économique et des infrastructures stratégiques que la Facilité attribue directement à un partenaire approprié.
Un programme est mis en œuvre par région sélectionnée. Chaque programme comprend au moins deux blocs (mis en œuvre par une ONG) et peut être complété par un troisième bloc (mis en œuvre par un partenaire approprié, par exemple un maître d’ouvrage public).